Cette période de la vie d’imam Mahdi (a.s) contient des points dont l’illustration s’avère nécessaire.
PRESENTATION D’IMAM MAHDI AUPRES DES SHIITES.
La naissance secrète d’Al Mahdi (a.s) fut un moyen pour éviter aux shiites d’être l’objet d’une confusion sur la détermination de la dernière preuve divine sur terre. L’imam Askarî (a.s) avait la responsabilité de porter à la connaissance du cercle de ses fidèles la nouvelle de la naissance extraordinaire de Mahdi (a.s). Ceux-ci laissèrent prudemment circuler la nouvelle tout en prêchant la discrétion afin d’éviter les menaces abbassides qui planaient sur eux. Ahmad ibn Is’hâk, un des shiites de renom d’imam Askarî (a.s) raconte :
« J’étais au service d’imam Askarî (a.s) lorsque me vint un jour l’envie de lui poser des questions sur Al Mahdi (a.s). Mais avant que je ne commence il me dit : « Ô Ahmad ! Depuis qu’Allah a crée Son univers Il ne l’a jamais laissé dépourvu d’un guide ! Il en sera ainsi jusqu’au jour de la résurrection. C’est grâce à la bénédiction de la présence de cette étoile que Dieu s’empêche de faire descendre un châtiment sur terre, que la bonne pluie pourvoyeuse de miséricorde tombe du ciel ».
Je repris : « Ô fils du Messager de Dieu ! Qui sera le successeur après toi ? Imam fit rapidement le tour du concierge et revint avec un garçon de trois ans brillant tel la lune sur son dos : Ô Ahmad ! Je ne t’aurais pas présenté mon fils si tu ne faisais pas partie des gens qu’Allah a privilégiés et que nous considérons. Son nom et celui du Prophète (ç). C’est lui que Dieu a élu pour faire prévaloir la justice après avoir effacé l’injustice et la tyrannie sur terre. Je dis : « Mon Maître ! Sans trop être exigeant puis-je avoir un signe identifiant qui puisse me rassurer ». Le petit garçon déclara gracieusement : « je suis le bastion d’Allah qui prendra la revanche sur ses ennemis ». Tout joyeux, je pris congé de l’imam après avoir suivi ses paroles réconfortantes » .
De même, Mouhammad ibn Ousmane et quelques têtes réputées du shiisme rapportent : « 40 Shiites s’introduisirent auprès de l’imam Hassan Askarî (a.s) un jour. Ce dernier nous présenta son fils et dit : Celui-ci est votre imam et mon successeur. Restez soumis à ses ordres et ne vous dispersez jamais après moi sinon vous vous égarerez. Restez soumis à ses ordres et ne vous écartez pas de votre religion. Sachez aussi qu’à partir d’aujourd’hui vous ne le verrez plus ».
Faire un sacrifice et offrir un festin en l’honneur d’un nouveau-né est une tradition islamique au cours de laquelle on adresse ses remerciements à Allah en Lui demandant d’accorder longévité et santé à l’enfant. Imam Askarî (a.s) plusieurs fois fit d’immolations et offrit de repas qui permit à plusieurs shiites d’être au courant de la naissance d’imam Mahdi (a.s). Mohammad ibn Ibrahîm relate : « imam envoya un mouton entier égorgé à un shiite en disant, «ceci est en l’honneur du sacrifice pour mon fils ».
MIRACLES ET PRODIGES
L’un des points saillants de la vie d’imam Mahdi (a.s) dès l’aube de son enfance et avant la période d’occultation, demeure les miracles et prodiges phénoménaux qu’il a accomplis, et qui semblent avoir été négligés dans l’histoire. Voici un chef-d’œuvre :
Ibrahîm ibn Ahmad raconte, «je fus envahi d’un sentiment de frayeur lorsque Oumar ibn Awf, un commandant pervers qui avait pour principal loisir massacrer les shiites, eut l’intention de m’assassiner. C’est alors que j’entrepris faire mes adieux à ma famille et à mes proches. Puis je me rendis du côté de la maison d’imam pour lui dire au revoir et je pensais un peu me lamenter en sa présence. J’entrai chez imam et fus surpris de voir un petit garçon brillant comme la lune de la 24ème nuit du moi assis prés de lui. Je m’apprêtais à avouer mon angoisse à l’imam que le jeune homme professa, «Ô Ibrahîm ! Ce n’est pas nécessaire que tu te lamentes car Allah le Très-Haut t’épargnera des conspirations de ce pervers. Ma stupéfaction fut encore si grande que je ne pus m’empêcher de demander à l’imam qui était ce garçon. Il répondit «c’est mon fils et mon successeur. Je vins dehors tout confiant de cette miséricorde divine prophétisée par le 12ème imam et qui venait tranquilliser mon âme. Plus tard mon oncle m’informa qu’Oumar avait été tué » .
REPONSES AUX PREOCCUPATIONS
La dernière étoile au firmament de l’imamat, dès les premières années de sa vie, répondait déjà aux multiples préoccupations de ses suiveurs avec des solutions et des jugements pertinents qui les rassuraient et les réconfortaient. Sa’d ibn Abdellah Qoumî, un grand shiite et ambassadeur d’imam Askarî, en compagnie d’Ahmad ibn Is’hâk Qoumî se présenta auprès du 11ème imam et rapporte cet entretien ainsi : « J’eus l’intention de poser une question à l’imam lorsqu’il désigna de la main son fils et dit, «Soumet ceux dont tu veux me demander à la lumière de mon cœur ici présent. ». J’interrogea l’imam au sujet de کهيعص ces lettres uniques qu’on rencontre au début de certaines sourates du saint Coran : «Ces lettres sont pourvues de Messages occultes dont la signification a été livrée d’abord à son prophète Zakaria(a.s), et ensuite à Mohammad (ç). En effet Zakaria implora Allah pour qu’Il lui révèle les noms des «cinq personnes sous la couverture ». Allah lui fit descendre l’Ange Gabriel qui appris ces noms. Les problèmes et les difficultés de Zakaria se résolvaient toutefois qu’il évoquait les noms bénis de Mouhammad (ç), Fatima, Hassan (a.s). Mais, chaque fois qu’il prononçait le nom d’Houssein (a.s) il avait une volupté de colère et de rancœur qui nouait sa gorge. C’est alors qu’il se fia à Dieu pour en savoir la cause. Allah le mis au courant de l’histoire d’imam Houssein (a.s) et confirma que les lettres کهيعص présentent un résumé syntaxique de l’événement. Le « ک » (Kâf) est le diminutif de KARBALA ; Le « ه » (Hâ) signifie HALÂKA, c’est-à-dire la disparition de la famille d’Houssein (a.s) à Karbala ; le « ي» est allégorique au nom de Yazîd fils de Mouawiya, l’assassin d’imam Houssein (a.s) ; le «ع » renvoyait à ATSH( la soif) et enfin le «ص» marque le SABR(patience et résistance) d’imam Houssein (a.s) face à cet événement effroyable sans pareil dans l’histoire. Je dis, raconte Zakaria, pourquoi le peuple fut empêché de choisir son propre imam ? Allah rectifia «entends-tu par-là un imam pervers ou vertueux ? Je renchérie immédiatement « un imam vertueux et réconciliateur bien sûr. Etant donné que nul ne sait ce qu’il y a en l’autre, n’est-il pas possible qu’un guide choisi par le peuple soit un pervers ? En effet, répondis-je. C’est en réalité là que réside le nœud du problème.».
PERCEPTION DES BIENS MATERIELS
Les shiites, depuis des siècles ont l’habitude d’acheminr des dons et des biens matériels soit comme devoir religieux (khoms ou zakat) ou simple présent offert amicalement au guide légitime. Généralement, ces dons matériels, une fois acceptés par l’imam, sont distribués aux pauvres et aux nécessiteux. Ibn Is’hâk, l’un des ambassadeurs d’imam Hassan Askarî (a.s) rapporte :
« J’acheminai des biens provenant des shiites à l’imam Askarî (a.s). Il proposa au jeune homme, debout prés de lui et scintillant comme la lune : « Mon fils ! Ouvre les présents en provenance des shiites et des amis ! Le petit répliqua «est-il permis que je porte ma main pure vers des biens purs et impurs mélangés ? Imam Askarî (a.s) ordonna à ibn Is’hâk : « ouvre les paquets afin qu’il distingue les choses licites de celles issues de l’illicite. Il m’interpella dès le premier sac touché «Ce sac appartenant à tel qui vie dans la ville de Qoum, située dans telle région (et il donna le nom précis de la personne) contient 62 ashrafîs. 45 ashrafis et la somme du prix de vente d’un terrain rocailleux dont le propriétaire a hérité de son père, 14 dinars représentent la valeur de 9 étoffes vendues et 3 dinars équivaut au prix de location versé par des boutiquiers locataires. Imam Askarî approuva : « tu as raison mon fils ! A présent aide cet homme afin qu’il sépare l’illicite du licite.».Le garçon avec extrême précision détermina, motifs à l’appui, toutes les pièces impures des autres. J’ouvris un autre sac et après avoir déterminé l’adresse du propriétaire conclut : «il s’y trouve 50 ashrafîs dont nous ne pouvons toucher ». Tel les sacs précédents, il fournit les raisons pour lesquelles ces biens étaient illicites. Son père, seul habileté à saisir la situation approuva : «Tu as une fois de plus raison !». Imam Mahdi fit face à Is’hâk et ordonna : « retourne ces biens illégaux à leurs propriétaires et exhorte les à les restituer aux ayant droits car nous ne pouvons les accepter » .
LA PRIERE MORTUAIRE
La dernière action d’envergure accomplie par son éminence Al Mahdi (a.s) reste l’événement de la prière funèbre qu’il a dirigée contre toute attente face à la dépouille purifiée de son père. Abou Adiân, serviteur d’imam Hassan Askari (a.s) rapporte :
«Imam Askari (a.s) vers les derniers instants de sa vie me confia des lettres et me dit : « porte-les à Madâ’ine et sache que tu reviendras dans deux semaines et tu entendras de cette maison des gémissements et des lamentations. Tu trouveras ma dépouille au coin réservé au bain rituel ». Je l’interrompis, «ô maître ! Puisqu’il en est ainsi, qui sera ton successeur et imam après toi ? » « Tout celui qui solliciterait les réponses à ces lettres sera imam après moi, réagit-il. J’ajoutai «donne-moi d’autres indices maître. Il répondit «celui qui fera ma prière mortuaire sera imam après moi. J’insista «montre-moi une dernière preuve. «Celui qui définira le contenu d’un sac sera imam après moi. Je ne pus par crainte demander ce qu’il y avait dans le sac.
Je portai les lettres à Madâ’ine et reçus les réponses comme prévu. Le 15ème jour j’entrai à Samarra et entendis des cris et des gémissements provenant du domicile d’imam Askarî (a.s). Je rencontrai son corps inerte reposant à l’ombre du secteur de bain rituel tel qu’il avait prophétisé. Je vis à ce moment Ja’far le, frère d’imam débout devant la porte de sa maison et recevant d’un côté les condoléances et de l’autre les félicitations pour avoir accédé à l’imamat. Je murmurai avec moi-même : «L’imamat sera corrompu si quelqu’un comme Ja’far que je connais réputé dans la consommation d’alcool et les jeux du hasard devenait imam. Je m’avançai tranquillement comme tout le monde adressé mes honneurs éphémères à Ja’far, confiant et optimiste quant aux signes révélateurs que m’avait donnés mon maître. Cela ne me surpris d’ailleurs guère qu’il ne fit allusion ni à la réponse aux lettres, ni au contenu d’un quelconque sac. Akîd, un serviteur en provenance de la maison endeuillée s’approcha de Ja’far et chuchota : « Maître ! Ton frère est déjà enveloppé dans le sépulcre. Lève-toi et viens diriger sa prière mortuaire ». J’entrai dans la maison en compagnie d’un groupe de shiites et réalisai effectivement que mon maître brillait dans le blanc du sépulcre pur qui l’entourait, prêt pour la cérémonie. Ja’far passa devant pour diriger la prière. A peine voulut-il commencer la prière, un jeune garçon contre toute attente sortit de nulle part, arrêta Ja’far par l’habit et dit : «recule mon oncle ! C’est moi qui suis habileté à diriger la prière mortuaire de mon père ». Tout rouge d’étonnement, Ja’far céda la place au gosse qui, majestueusement avança et dirigea avec professionnalisme la prière funèbre d’imam Hassan Askarî, son père. Après l’office, il se tourna vers moi et dit : «remets-moi les réponses aux lettres en provenance de Madâ’ine que tu gardes ». Deux indices prophétisés par imam Askarî venaient d’être accomplis et prouvaient que cet enfant était l’imam dont il parlait. Il restait encore l’énigme du sac. Je m’approchai de Ja’far en larme au moment où un shiite lui demandait qui était ce garçon. Il répondit ; «Je jure par Dieu que je ne le connais pas car je ne l’ai jamais vu ».
Nous fûmes assis, continue Abou Adiân, lorsqu’un groupe d’étrangers en provenance de Qoum entra à Samarra et demanda où était le domicile d’imam Askarî. Une fois tenus au courant de la triste nouvelle, les visiteurs interrogèrent : « à qui devons nous présenter nos condoléances ? » Les gens désignèrent Ja’far. Ces derniers, après les salutations d’usage adressèrent à la fois leurs condoléances et leurs félicitations à Ja’far. Le chef du groupe informa Ja’far : «Nous avons en notre compagnie des lettres et des biens matériels destinés à l’imam. Pouvez-vous nous dire qui sont les expéditeurs ? Ja’far, troublé se leva et vociféra «voulez-vous que je vous donne les informations occultes dont je ne sais la portée ? » Abou Adiân apparut et intervint : «les lettres sont de tel et tel résidant dans telles villes situées dans telle région. Et le sac que vous traînez contient 1000 dinars dont 10 ont perdu leurs empreintes ». Ils
Lui tendirent le sac et témoignèrent : « celui qui t’a mandaté avec ces réponses pour percevoir ces lettres et ce sac est en réalité l’imam actuel. »