Le successeur du Messager (ç), garant de la perpétuation de la religion, est le juge honorable et le Mollâ des musulmans qui se distingue des autres par :
- Un degré de piété et de purification divine hors du commun qui les immunise contre le moindre péché.
- Un large savoir et une maîtrise parfaite des sciences expérimentales et spirituelles héritées du Prophète (ç).
- Un niveau de comportements et de vertus morales quasi exemplaire.
- Une compétence en politique et gestion humaine basée sous la constitution religieuse.
Tenant en compte les attributs ci-dessus, le choix d’une telle personnalité relève des prérogatives d’Allah l’Omniscient, Le Créateur de l’univers. Car le peuple demeure moins avisé pour déceler ce genre de valeur. Il est impératif qu’un imam soit désigné par Dieu le Tout Puissant. L’importance que revêtent ces caractéristiques particulières de l’imam sollicite une illustration détaillée de chaque attribut.
LE SAVOIR DE L’IMAM
Comme nous l’avons déjà souligné, l’imam a la responsabilité de mener les gens vers la perfection. A cet effet, il doit avoir une connaissance complète en ce qui concerne la religion et les lois divines, une maîtrise parfaite de la du commentaire du saint Coran et la sunna du Prophète (ç) et être capable de répondre à toutes les diverses préoccupations religieux des croyants. Le regroupement de telles qualités et capacités en une personne ne peut se produire qu’avec l’assistance céleste. Et les shiites ont la conviction que la connaissance des imams est une résultante du savoir prophétique qui provient directement de la révélation divine. Parlant des signes marquant les imams, imam Ali (a.s) affirme : « L’imam est le plus informé des personnes, qui connaît le licite et l’illicite les principes de jurisprudence et le contour des besoins populaires » .
L’INFAILLIBILITE DE L’IMAM
L’infaillibilité au sens propre du terme est l’une des caractéristiques principales d’un imam. Cette disposition qui provient de la volonté et des réalités suprasensibles met l’imam dans une position où le péché ne saurait en aucun cas l’atteindre. Cette immunité s’étend au niveau de ses connaissances, des décisions qu’il prend et des jugements qu’il émet pour combattre la corruption et maintenir la paix, la stabilité sociale. Parmi les arguments logiques qui viennent appuyer l’infaillibilité des imams nous avons :
- La sauvegarde de la religion et ses institutions contre toute forme de déviation et d’altération d’une part, conduire le peuple vers Le droit chemin, d’autre part. Elle fait partie des fonctions immunitaires qui se manifestent au quotidien aussi bien dans les attitudes que les propos d’un imam.
- Etant donné que la société est ignorante et susceptible de bévues dans l’application de la sharia (la loi divine), il s’avère incontournable que l’imam doit avoir des qualités extrahumaines pour jouir de la confiance générale de l’ensemble de la société. Autrement dit, les décisions et les jugements d’un guide ordinaire ont toujours été sujet de doute et n’ont jamais obtenu l’approbation générale du peuple.
Des versets coraniques interviennent aussi pour confirmer l’infaillibilité des prophètes et des imams. Le verset 124 de la deuxième sourate du saint Coran relate qu’après avoir fait d’Abraham un prophète (a.s) Dieu l’éleva au rang d’imam lorsque ce dernier sollicita l’accession de sa descendance à ce grade. Allah répondit affirmatif en conditionnant : « Mon engagement ne s’applique pas sur les injustes » (S2 : 124). Les descendants d’Abraham qui ont bénéficié de cette faveur ne sont pas des pervers. Nul d’entre nous ne sera gratifié de la place de l’imamat puisque nous sommes tous des pécheurs. L’idolâtrie, de même que toute autre forme de transgression des lois divines, sont reconnues par le Coran comme des péchés. Et il n’y a point de doute que l’invocation du prophète Abraham (a.s) ne s’adresse guère à ceux de sa descendance qui, toute leur vie, ont commis de péchés, ni même à ceux qui au début de leur vie étaient des bienfaiteurs et, avec le concours du temps, sont devenus des pécheurs. Il reste alors une alternative :
- ceux qui au départ étaient des pécheurs et ont fait un repenti sincère par la suite.
- ceux qui n’ont jamais commis le moindre péché toute leur vie.
Puisque Dieu dans Sa Parole a accordé une situation de grâce exceptionnelle au premier groupe, la probabilité forte s’accroche sur les gens du deuxième groupe.
L’IMAM ET LA GESTION SOCIALE
L’homme est un animal essentiellement social qui ne peut vraiment s’épanouir que dans une collectivité. Cette société exerce une influence considérable sur sa vie personnelle dès l’aube de son existence. Il parait alors nécessaire qu’un programme d’éducation sociale à l’ombre duquel l’homme pourra évoluer vers la perfection réelle soit prévu par Allah, à travers une autorité sociale qui en bon sociologue, saura prendre la décision qu’il faut pour le progrès social. L’imam qui est l’unique mieux adapté pour cette tâche doit jouir d’une intégrité morale impeccable afin d’être un model digne d’être suivi. Imam Reza (a.s) souligne à ce propos : « L’imam est par rapport à tous le plus savant, le plus pieux, le plus dévoué, le plus courageux, le plus munificent et le plus adorateur des croyants » .
Il est le représentant du noble Prophète (ç) chargé de l’éducation et de l’instruction de masse. A ce titre il doit briller par son comportement car imam Ali (a.s) déclare : « celui qui, par volonté divine, a été élevé au rang d’imam doit tout d’abord s’encrer dans la pratique, si bien que les autres puissent s’inspirer ne serait-ce que de ses gestes pour s’épanouir avant de l’avoir entendu » .
NOMINATION DE L’IMAM, PREROGATIVE DIVINE
Selon les shiites, un imam successeur du prophète (ç) doit être élu de la part de Dieu et présenté à la communauté par le Prophète (ç). Ainsi, nul n’a le droit de s’occuper de ce problème en dehors de Dieu et son Messager (ç). Nous avons entre autres justifications de la nécessité du choix d’un imam par Dieu :
- Dieu tel que défini par le saint Coran est Maître incontesté, Créateur de tout l’univers et Le Seul à qui tout doit vouer soumission. Bien évident une partie de ce pouvoir peut être attribuée par ce Dernier à quiconque Il jugerait digne de compétence. C’est pourquoi Dieu suscite Lui-même Ses messagers et prophètes, et après eux nomme à la wilaya les imams d’une noble génération qu’Il purifie, sanctifie, éduque et parfait de par Sa Miséricorde.
- A partir des caractéristiques d’infaillibilité et de connaissances étendues, il apparaît évident que seul Allah détient seul le monopole de la création, de la détermination et de la nomination d’un tel personnage. L’élévation d’Abraham au grade d’imam dans ce verset 124 de la sourate Al Baqara en est une illustration : «J’ai fait de toi un imam pour les gens ».
Ce beau discours d’imam Reza (a.s) suffit pour clore ce chapitre traitant de l’imam et l’imamat :
« En réalité, ceux qui se sont opposés à l’imam, en arguant que c’est un choix appartenant au peuple, ont fait montre d’ignorance… Qu’en sait la communauté au sujet de la place de l’imam pour prétendre choisir librement ce dernier ? Très certainement, l’imam a un pouvoir incontestable, un rang et une dignité grandiose incomparable, une dimension spirituelle très profonde par rapport à ceux que le peuple s’hasarde à choisir sous la base de spéculations rationnelles ou par simple scrutin pluraliste.
Certes, l’imamat est ce rang qu’Allah exalté soit-Il a consacré au prophète Abraham (a.s) et qu’Il classe en troisième position après ses saints prophètes (a.s) et ses privilégiés. L’imam est le représentant de Dieu et de son prophète sur la terre. Le titre de « prince des croyants » est l’héritage d’Hassan et Houssein (a.s). En fait, l’imam est le flambeau de la religion, le poumon du gouvernement islamique, le pacificateur et l’objet de fierté des croyants. La prière, le jeûne, le hajj et le djihad ne trouveront d’agrément auprès d’Allah qu’à travers l’acceptation de l’imamat.
L’imam ne juge qu’avec l’accord divin ; il prohibe ce que Dieu a rendu illicite et permet ce que Dieu a rendu licite. Il porte inconditionnellement assistance à la religion durant toute sa vie, et appelle incessamment les gens sur la voie de la vérité. L’imam est comme la lumière du soleil qui illumine tout l’univers sans être atteint par les regards. L’imam est une lune éclairante, une étoile guidante dans une obscurité ténébreuse, la piste dans un désert étendu, la boussole conçu pour sauver les gens du désordre et de la perdition. L’imam est comme un père clément, un frère compatissant, une mère affective envers son enfant, le refuge des serviteurs pendant les moments difficiles. L’imam est purifié de tout péché, dénué de toute imperfection. C’est un homme pondérant, posé et gratifié d’une large connaissance. L’imam est unique en son genre et inapprochable dans l’espace. L’imam demeure irremplaçable dans ses fonctions et aucun savant ne peut se comparer à lui. Alors, qui connaît mieux l’imam, et qui est capable de le désigner ? Hélas ! C’est ici que les esprits déviés se dévoilent, les âmes entêtées se manifestent. Les esprits non illuminés, ces grand-pétits et ces gérants incompétents et incapables d’accéder à l’un des mérites de l’imam ne trouvent mieux que le renier ».